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![]() © Photo Patricia Carles ![]() |
Tournant le dos aux deux jeunes
bergers de la scène précédente, se tient
une figure énigmatique dont l'attitude contraste singulièrement
avec leur évidente sérénité : d'où
vient la frayeur de cette jeune femme qui semble fuir une image
d'épouvante et dont le lourd péplos se gonfle au
vent de la course ? Son regard semble nous mener à la
scène de flagellation On peut cependant penser, comme
Gilles Sauron, que cette "femme effrayée"
constitue "l'axe de symétrie" des
deux scènes où apparaît le silène.
Sa frayeur ne ferait donc qu'exprimer sa crainte devant les
prophètes de Dionysos Derrière cette élégante femme grecque se cacherait donc aussi la domina. Car en cette période où se déchaînait la violence des adeptes du dieu, elle aurait eu bien des raisons de redouter l'initiation. Comme le rappelle Gilles Sauron, c'est en effet l'époque où le roi du Pont, Mithridate VI Eupator, faisait massacrer les Romains dans la province d'Asie en se proclamant le "nouveau Dionysos" ! Quant à Plutarque, il rapporte dans sa Vie de Crassus que l'acteur qui jouait Agavé dans une représentation des Bacchantes devant le roi des Parthes et le roi d'Arménie, brandit, au lieu du masque de Penthée, la tête de Crassus, le proconsul de Rome vaincu dans la plaine de Carrhes... Rien de tout cela, rétorque Paul Veyne : la frayeur de cette jeune femme vient de la farce que lui fait, sur le mur contigu, un jeune satyre en brandissant un masque... |
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