|
|
un symbole vivant, mais d'un autre côté, ils s'en servaient pour dissimuler aux yeux profanes et réserver à leur propre contemplation des vérités qui ne prenaient toute leur signification qu'exprimées dans le seul langage digne d'elles, celui des oracles, c'est-à-dire celui des dieux. C'est ce dernier langage que parle la mégalographie de la villa des Mystères : les figures y sont choisies et disposées pour former un texte, telles les images composées de l'"art de la mémoire" (ars memoriae), selon Cicéron (De oratore, II, 354 : simulacris pro litteris uteremur) ou les gestes du pantomime selon Cassiodore (Variae, IV, 51,9 : per signa composita quasi quibusdam litteris). Établir le lexique et la syntaxe utilisés par le concepteur de la fresque pour tenter de traduire la version imagée (imago) et de retrouver ainsi la version originale en langage articulé (sermo), telle est la seule tâche qui s'offre au candidat à l'exégèse d'une telle peinture. Gilles Sauron La grande fresque de la Villa des Mystères à Pompéi ANTIQUA -éditions PICARD |
retour à l'introduction |
![]() |
lire le point de vue de Paul Veyne |
|